mardi 8 février 2011

Work in Progress: qu'ils reposent en révolte

Dire que Ceuta est. Que Lampedusa, Malte, Vincennes ou Sangatte-Calais existent. Mettre en évidence la prolifération de tant de lieux qui convulsent l'Europe - montrer ces camps de rétention où les autorités confinent les étrangers indésirables, en attente d'expulsion ou d'une souvent improbable normalisation. S'attarder en ces lieux où la parole se tait. Suivre les rafles de sans-papiers à Paris, les expulsions. Accompagner les réactions populaires, rassemblements ou affrontements.

À travers ces images qui sortent de la fêlure d'un siècle et d'un système, l'œuvre de Sylvain George permet non seulement de dresser une topologie de la violence des États européens, mais aussi de mettre en place la topométrie qui sert à tracer la carte de la barbarie contemporaine.

Or pour le cinéaste, comme pour Walter Benjamin dans les Thèses sur la philosophie de l'histoire, il n'est « aucunement philosophique de s'étonner que soient encore possibles » à notre époque de tels événements. Il faut agir.


http://culturopoing.com/Cin%C3%A9ma/Esquisse+sur+quelques+films+de+Sylvain+George-3731